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Utilisation de plantes médicinales par les femmes enceintes et ayant accouché dans le sud de Madagascar.

Use of medicinal plants by pregnant women, and women who gave birth in the south of Madagascar.

TSIVAHINY Paubert¹, RANJARISOA Lala Nirina1,2, TSITOHERY  Christophe¹, RAZANAMIHAJA Noeline¹

ISSN : 2742-8214

Article mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Pas d’utilisation commerciale – 4.0 International

Article original

1École Doctorale Nutrition-Environnement-Santé, Université de Mahajanga, Madagascar.
2 Laboratoire d’Epidémiologie et de Biostatistique en Santé des Populations. 

Résumé : L’étude avait pour but de déterminer les habitudes de soins de santé par les plantes médicinales durant la grossesse et après l’accouchement.
Méthode : une étude transversale, basée sur interview face-à-face, était menée auprès de 200 femmes enceintes concernant leurs habitudes d’utilisation de plantes médicinales. Les répondantes habitaient la région d’Androy, située dans la partie sud de Madagascar. Un questionnaire semi-structuré était utilisé les interrogeant sur la dénomination de la plante, la  partie utilisée, les indications, la mode de préparation et la voie d’administration.
Résultats : Au total 53,0 % des femmes interrogées avaient l’habitude d’utiliser des plantes médicinales. Dix huit espèces de plantes étaient citées dont huit ont pu être vérifiées par la littérature publiée au niveau international. Les feuilles étaient la partie des plantes la plus utilisée. La décoction était la préparation la plus commune. La voie d’administration orale était la plus pratiquée. Les raisons d’utilisation de plantes étaient: pour lutter contre l’hypertension, l’anémie, les infections, pour faciliter le travail, prévenir l’hémorragie postpartum et renforcer la santé des femmes après accouchement.
Conclusion : Une liste de plantes médicinales utilisées par les femmes enceintes de la région d’Androy a pu être dressée. Cependant la majorité des plantes citées par les répondantes était peu étudiée et les effets tératogènes sur le fœtus sont encore non élucidés bien que les femmes interviewées n’avaient pas rapporté des effets négatifs de ces plantes sur leur santé. Des études pharmacologiques plus approfondies sont nécessaires.
Mots-Clés : femmes enceintes, utilisation de plantes médicinales, Androy, Madagascar

Abstract : The aim of the study was to determine the habits of herbal medicines used by pregnant women.
Method: a cross-sectional study, based on a face-to-face interview, was conducted with 200 pregnant women concerning their habits in using medicinal plants. Respondents lived in Androy region, located in the south part of Madagascar. A semi-structured questionnaire was used questioning the name of the plant, the part used, the indications, the method of preparation and the route of administration.
Results: A total of 53.0% of the women interviewed had used medicinal plants. Eighteen plant species were cited, eight of which have been scientifically verified through scientific literature. The leaves were the most used part of the plants. The decoction was the most used method of preparation. The oral and dermal routes were the most widely route of administration used. The reasons for using herbs evoked by respondents were to fight hypertension, anaemia; to facilitate labour and reduce postpartum infections and haemorrhage, menstrual pain and strengthen the health of women after childbirth.
Conclusion: A list of herbal medicines used by pregnant women in Androy could be listed. However, the majority has been little studied and the teratogenic effects on the fetus are still unclear, although the women interviewed had not reported negative effects of these plants on their health.
Keywords: pregnant women, medicinal plants use, Androy, Madagascar.

Comment citer cet article :

Tsivahiny P, Ranjarisoa LN, Tsitohery C, Razanamihaja N. Utilisation de plantes médicinales par les femmes enceintes et ayant accouché dans le sud de Madagascar. Revue Sc. Santé 2020;1:21-30.

INTRODUCTION :

Les plantes médicinales constituent le principal pilier de la médecine traditionnelle. L’OMS a défini la médecine traditionnelle comme étant l’ensemble de connaissances, de compétences, et de pratiques basées sur des théories, croyances et expériences indigènes que l’on utilise pour maintenir la santé, pour la prévention et pour améliorer la santé ou traiter des maladies [1]. Cette branche de la médecine a été utilisée dans le monde depuis des milliers d’années. Dans la plupart des pays en voie de développement, les plantes médicinales constituent, du fait de leur faible coût, le premier choix pour la population. Selon  l’OMS, environ 80% de la population des pays en développement dépend de la médecine traditionnelle et 90% des remèdes utilisés en médecine traditionnelle sont basés sur des plantes médicinales [2]. À Madagascar, le taux de mortalité maternelle est resté quasi stationnaire depuis des dizaines d’années. Il est estimé à 478 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes pour la période 2006-2013. La mortalité maternelle est un indicateur révélateur de l’accès des femmes aux soins de santé et de la réponse du système de santé à leurs besoins [3]. En 2014, le Ministère de la Santé Publique (MSANP) de Madagascar a recensé 15 164 agents fonctionnaires composés de 26,03 % de médecins, 37,90 % de paramédicaux, 16,55 % d’agents administratifs et 19,56 % de personnel d’appui. La moyenne nationale en ratio médecin public par habitant était de 1/10 500 en 2014, proche de celle préconisée par l’OMS qui est de un médecin pour 10 000 habitants mais ce ratio masque d’importantes disparités inter régionales. D’après l’estimation de l’OMS,un ratio de 2,3 agents de santé (médecins, infirmiers, sagefemmes) qualifiés pour 1 000 habitants, est nécessaire pour atteindre une couverture de 80 % des accouchements [4]. Devant une offre insuffisante de services de santé, la médecine traditionnelle est parfois l’unique moyen pour accéder à de soins accessibles. Souvent, les coûts des prestations médicales sont tellement élevés que la population n’a d’autre issu que de se tourner vers la médecine traditionnelle.  L’utilisation de plantes médicinales par les femmes est fréquente dans les pays d’Afrique et à Madagascar. Parmi les nombreuses habitudes, croyances et rituels autour de la grossesse et de la naissance, la place qu’occupent les plantes médicinales est primordiale dans plusieurs pays à faible revenu. Les plantes sont largement utilisées dans des conditions liées à la santé des femmes comme la fertilité féminine, la ménorrhée, le contrôle des naissances, la grossesse, la naissance (parturition), en post-partum pour favoriser la lactation, pour les soins des nourrissons et pour les soins du visage et du corps. Ces pratiques ont été documentées pour divers groupes ethniques en Afrique [5]. L’utilisation des plantes médicinales fait partie du quotidien notamment en milieu rural. En dépit des avancées spectaculaires de la médecine moderne, la médecine traditionnelle basée sur des plantes n’a eu de cesser de raviver l’intérêt qu’elle a sur la santé à travers les continents. Mais les plantes médicinales sont utilisées d’une manière empirique et il n’y a pas de documentations disponibles concernant leurs utilisations chez la femme enceinte et les connaissances transmises de bouche à oreille par les anciens tendent à disparaître ou à se différencier de leurs versions originales décrites comme une érosion des connaissances observée dans le monde entier. Toutefois, il a été constaté que dans certaines régions de Madagascar, l’utilisation de plantes pour les soins du système reproductif est largement pratiquée et vient en seconde position après les soins du système digestif [6]. La littérature traitant les plantes médicinales à travers le monde est très riche à l’heure actuelle. De longues listes de plantes avaient été utilisées en médecine traditionnelle. Parmi les multitudes d’articles scientifiques rapportant la richesse des plantes médicinales, une faible proportion a été axée sur les soins du système de reproduction et très peu avaient interrogé directement les femmes à ce propos. La revue systématique de littérature conduite par van Andel et al., en 2014, faisait l’inventaire de tous les articles sur les plantes utilisées pour traiter les problèmes de menstruation et a identifié  2 000 espèces de plantes sur le sujet en Amérique Latine, aux Caraïbes, en Asie et en Afrique [7]. Une autre revue systématique de littérature menée au Brésil, en 2016, sur l’utilisation de plantes médicinales pour les traitements des conditions liées à la maternité, à la menstruation, a recensé 343 articles qui avaient répondu aux critères d’inclusion de la revue, et parmi ces articles, 99 traitaient de plantes sur la menstruation et 99 autres sur la maternité. La famille de plantes les plus utilisées était la Fabiaceae, la partie des plantes la plus utilisée était les feuilles et la voie d’administration la plus pratiquée était la voie orale [8]. Une plus récente revue systématique de littérature conduite par Ahmed et al. , publiée en 2018, faisait la synthèse d’articles sur l’utilisation de plantes médicinales par des femmes enceintes  en Afrique. Au total 3 659 articles ont été recensés parmi lesquels, une centaine ont répondu aux critères dont 56 % étaient spécifiquement écrits sur l’utilisation de plantes médicinales par les femmes enceintes. Ces femmes utilisaient les plantes médicinales plus fréquemment contre la nausée et pour stimuler le travail  afin de faciliter la délivrance [9]. L’utilisation de plantes pendant la grossesse est commune en Afrique et à Madagascar. Classée selon les catégories, l’utilisation de plantes durant la grossesse commence à être documentée [10-18]. D’autres études étaient menées sur l’utilisation des plantes sur le système reproductif en général [19, 20]. Aussi loin qu’on puisse chercher dans l’historique des plantes médicinales à Madagascar, le premier essai d’inventaire des plantes datait de 1986 [21]. Madagascar est dotée d’une flore unique d’importance mondiale,  riche pour sa biodiversité, son endémicité  et leur utilisation éthnomédicale avec environ plus de  13 000 espèces dont 80 % sont endémiques et 3 500 environ sont rapportées comme ayant des propriétés médicinales, possédant des vertus thérapeutiques [22]. Une étude menée dans la région Mahafaly, une région frontalière avec celle de l’Androy, et ayant les mêmes conditions climatiques, avait rapporté que les plantes médicinales constituaient pour la population les premiers recours pour les besoins en soins de santé [23]. De nombreuses publications sur les plantes médicinales étaient sorties mais la place d’articles sur les plantes utilisées pour les conditions de santé de la femme et rapportées par les femmes elles-mêmes restent peu fréquentes [24, 25, 26]. Pourtant, des études avaient identifié que les femmes utilisaient plus de plantes médicinales que les hommes et connaissaient mieux les plantes médicinales, leur identification, leurs usages et d’autant plus quand il s’agissait de plantes à usage ciblant les conditions de santé des femmes [27, 28]. Hypothèse de la présente étude: les femmes de la région Androy utiliseraient des plantes médicinales pour les soins de santé durant la période de grossesse, après l’accouchement et ainsi que pour leurs enfants. L’étude avait pour but de déterminer les habitudes de soins de santé par les plantes médicinales durant la grossesse et après accouchement. Les objectifs spécifiques étaient de décrire les habitudes d’utilisation de plantes dans le traitement des affections liées à la maternité et aux autres particularités de la santé des femmes et didentifier les plantes les plus appliquées par les femmes enceintes et accouchées. 

MÉTHODE

Il s’agissait d’une étude transversale basée sur interview menée face-à-face auprès des femmes enceintes. L’étude était menée dans la région de l’Androy située à l’extrême sud de Madagascar (figure 1). Le climat y est semi-désertique avec une faible pluviométrie et la région est assujettie à des périodes de famine à répétition.

Figure 1 : localisation et carte de l’Androy (Source : SIG Ministère de laSanté Publique de Madagascar)

L’étude a été menée dans sept centres de santé publics dont un centre hospitalier de référence régionale et six  centres de santé de base de niveau-II. Population d’étude : Les données étaient collectées auprès de 200 femmes enceintes vues en  première Consultation Pré-Natale (CPN). Ont été inclues dans cette étude, toutes femmes enceintes, acceptant volontairement de participer à l’étude, habitant en permanence dans la Région de l’Androy. Les femmes qui étaient seulement de passage dans la Région de l’Androy, n’étaient pas incluses dans l’étude. L’échantillonnage probabiliste était appliqué utilisant des quotas par district. Les centres de santé constituaient les strates et ils ont été choisis par convenance. Collecte des données : Un questionnaire semi-structuré à réponses ouvertes était administré aux femmes qui avaient consenti à participer à l’étude. Le questionnaire était élaboré spécialement pour la description des plantes, leurs indications, leurs modes de préparation et leurs modes d’administration selon les femmes interviewées. Le nom scientifique des plantes était obtenu grâce à la collaboration avec le Centre Universitaire Régional de l’Androy (CURA). Ensuite la liste des plantes médicinales évoquées par les femmes était comparée avec les données de la littérature. Analyse statistique : L’étude a utilisé l’analyse bivariée pour décrire l’utilisation de plantes médicinales en fonction des caractéristiques socio-démographiques. Le test de khi2 était utilisé et la valeur critique était établie à p<0,05. Ils existent plusieurs indices pour estimer la connaissance des répondantes sur les plantes utilisées. Toutefois, l’indice le plus simple utilisé était le calcul de la fréquence de citation c’est–à–dire le nombre d’informations qui mentionnent une espèce de plantes donnée. Ainsi, l’analyse a utilisé l’indice Relative Frequency of Citation ou RFC. La fréquence relative de citation ou RFC était calculée en divisant la fréquence de citation (FC) qui représente le nombre de femmes qui avaient cité la plante en question par le nombre total de répondantes ou participantes à l’étude (N) soit RFC=FC/N. La valeur de l’indice varie de 0 (personne n’a cité la plante) et 1 si la répondante l’a citée.

RÉSULTATS

Interrogées sur leurs habitudes liées à la grossesse, à l’allaitement et aux soins de santé après l’accouchement, les femmes de cette étude avaient rapporté l’utilisation de plantes médicinales. Plusieurs femmes enceintes (53,0 %) interviewées pendant les consultations prénatales, avaient déclaré qu’elles utilisaient des plantes en complément des soins modernes préconisés par les personnels de santé. 

Tableau 1 : Utilisation de plantes médicinales en rapport avec les caractéristiques socio-démographiques

Caractéristiques
sociodémographiques
Utilisation de plantes
médicinales
p
OUI (n=106)NON (n=94)
Urbanisation0,000***
- Urbain35(35,4)64(64,6)
- Rural71(70,3)30(29,7)
- Total106(53,0)94(47,0)
Niveau d’étude0,007**
- Illettrée32(61,5)20(38,5)
- Primaire40(42,1)55(57,9)
- secondaire et plus34(59,7)19(33,3)
Groupe d’âge>0,05
- moins de 24ans53(53,5)46(46,5)
- 25-34ans34(50,7)33(49,3)
- 35ans et plus19(55,9)15(44,1)
Statut marital0,197
- Célibataire23(60,5)15(39,5)
- Mariée83(51,2)79(48,8)
Parité0,003**
- Primipare16(84,2)3(15,8)
- Multipare90(49,7)91(50,3)

Le tableau 1 décrit la distribution de l’utilisation de plantes médicinales selon le groupe d’âge, le niveau d’éducation, l’état marital, l’urbanisation, et la parité. D’après ce tableau, les femmes enceintes interviewées, vivant en milieu rural, celles de niveau primaire d’éducation, et les multipares étaient les plus nombreuses à déclarer utiliser des plantes médicinales. La différence était statistiquement significative (p<0,01). Les femmes vivant en milieu rural (67,0%) utilisaient plus de plantes médicinales comparées aux femmes du milieu urbain (33,0%) avec une différence statistiquement significative (p<0,001). Il en est de même pour les femmes de faible niveau d’éducation (61,5%) comparées à celles de niveau d’éducation plus élevé et la différence était significative (p<0,01). D’après ce tableau, l’utilisation de plantes médicinales ne dépendait pas ni de groupe d’âge, ni de l’état matrimonial (p>0,05). La comparaison en fonction du nombre d’enfants avait montré que les femmes multipares (84,9%) étaient plus nombreuses que celles primipares (15,1%) à utiliser des plantes médicinales avec une différence statistiquement significative (p<0,01).

Le tableau 2 présente les types de plantes utilisées par les participantes et leurs modes d’administration. Au total 18 espèces de plantes ont été citées par les femmes. La partie de la plante la plus utilisée était la feuille (38,9%) suivie par la tige (22,2%) ou quelque fois les deux parties en même temps (feuilles + tiges) (16,7%). L’écorce des plantes était également utilisée dans 22,2% des cas et les racines rarement (5,5%). La mode de préparation la plus pratiquée était la décoction (83,3%) et la voie d’administration la plus utilisée était la voie orale (88,9%). La plus fréquente indication d’utilisation était :pour la prévention des infections, pour fortifier  ou renforcer la résistance physique, pour  faciliter le travail, et pour lutter contre la nausée. Les trois plantes les plus citées étaient le Morongo (Moringa oleifera Lam.) citées par 22,6% des participantes pour se soulager du vertige et de l’hypertension ; le Tamboro (Paederia grandidieri Drake) (14,2%) pris comme anti-infectieux et fortifiant ; et le Kinagna (Ricinus Commuis L.)(12,3%) comme myorelaxant. Six autres plantes étaient utilisées par les femmes enceintes interviewées comme anti infectieux  le Tohitohy (Cissus Bosseri Desc), le Fandreandambo (Physena sessiliflora Tul), le Taritarike (Leptadenia Madagascariensis Decne), Voanio(Cocos nucifera L.), Tongatse (Catharanthus roseus (L.) G.Don et Lahivozake (Pouzolzia gaudichaudii Leandri). Certaines plantes citées étaient utilisées beaucoup plus pour usage externe, notamment pour l’entretien de la peau  en application sur le visage avant, pendant et après accouchement ainsi que pour la toilette intime après accouchement, comme le Katrafae (Cedrelopsis grevei Baill. & Courchet), l’Azagne(Ravenea Xerophilla Jum)., et le Fihamy (Ficus grevei Bail). Cette dernière plante  était utilisée par les répondantes comme anti-rides et anti-tâches. Une seule plante, le Hazomena (Securinega capuronii Leandri) était utilisée comme anti hémorragique, mais avait été citée par une seule femme. Le tableau 3 montre la comparaison de la liste des plantes médicinales évoquées par les femmes avec les documents publiés dans la littérature. Les auteurs, le titre de l’ouvrage respectif et la conclusion sur l’utilisation de chaque plante y sont présentés. L’utilisation de huit plantes sur les dix huit citées par les femmes avait été identifiée dans la littérature.

DISCUSSION

Le but de l’étude était de déterminer les habitudes de soins de santé des femmes d’Androy par l’utilisation de plantes médicinales durant la grossesse et après l’accouchement. Près des deux tiers des femmes interviewées avaient rapporté l’utilisation de plantes médicinales.  Au Mali, malgré la disponibilité de structure médicale moderne, 80 % des femmes utilisaient des plantes médicinales pour leurs  maux [6]. Les résultats des études menées dans d’autres pays en développement diffèrent quelque peu en pourcentage d’utilisation, 55% en Afrique du sud [17], 68% au Nigeria [11]. Les plantes médicinales jouent un rôle important dans les soins de santé des femmes pour de nombreuses régions rurales du monde. Cette dépendance des femmes aux plantes médicinales était constatée aussi chez des populations autochtones dans divers régions du monde : en Asie du sud [10], au Cameroun [14], en Iran en Amérique Latine, aux Caraïbes, en Afrique sub-saharienne [7], et en Arabie Saoudite (La Mecque) [27].

Tableau 2 : Type de plantes utilisées, indication d’utilisation, mode de préparation et d’administration

Plante (nom scientifique)Dénomination localeRFC N (%)Indication d’utilisationPartie de la plante utiliséeMode de préparation et période d’administration
1.Moringa oleifera Lam. Fam. MoringaceaeMorongo24 (22,6)Anti-vertigineux, antihypertenseurFeuillesEn décoction, à boire après l’accouchement
2. Paederia grandidieri Drake Fam. RubiaceaeTamboro15 (14,2)Anti-infectieux, fortifiantFeuillesEn décoction, à boire à volonté après l’accouchement
3. Ricinus Communis L. Fam. EuphorbiaceaeKinanga13 (12,3)MyorelaxantFeuilles et tigesEn décoction, utilisé pour la toilette intime après l’accouchement
4. Cissus Bosseri Desc Fam. VitaceaeTohitohy8 (7,5)Anti-infectieuxFeuillesEn décoction, à boire à volonté après l’accouchement
5. Cedrelopsis grevei Baill. & Courchet Fam. RutaceaeKatrafae6 (5,7)FortifiantEcorcesEn décoction : se doucher avec, à boire à volonté après l’accouchement
6. Ocimum canum Sims Fam. LamiaceaeRomba5 (4,7)Anti-nauséeux et antiémétiquesTiges et feuillesEn décoction, à boire à volonté après l’accouchement
7. Physena sessiliflora Tul. Fam. PhysenaceaeFandreandambo5 (4,7)Anti-infectieuxFeuillesEn décoction, à boire après l’accouchement
8. Ravenea Xerophilla Jum Fam. ArecaceaeAzagne4 (3,8)Pour l’entretien de la peau du visageRacinesA râper, application au visage avant, pendant et après l’accouchement
9. Flacourtia amalotricha A.C.Sm. Fam. SalicaceaeLamonty4 (3,8)AntigoutteuxTigesA râper puis en décoction, à boire à volonté avant et après l’accouchement
10. Papaya aurantiaca (Regel) Kuntze Fam. CaricaceaePapay4 (3,8)Utéro-toniqueFeuillesEn décoction, se doucher avec, boire à volonté après l’accouchement
11. Leptadenia Madagascariensis Decne Fam. ApocynaceaeTaritarike4 (3,8)Anti-infectieuxFeuilleEn décoction, se doucher avec après l’accouchement
12. Cocos nucifera L. Fam. ArecaceaeVoanio4 (3,8)Anti-infectieuxEcorce de la noixEn décoction, à boire après l’accouchement
13. Catharanthus roseus (L.) G.Don Fam. ApocynaceaeTsongatse3 (2,8)Fortifiant et anti-infectieuxEcorcesEn décoction, à boire à volonté après l’accouchement
14. Mollugo decandra Scott-Elliot Fam. MolluginaceaeTsifolahe2 (1,9)FortifiantTigesA grignoter après l’accouchement
15. Ficus grevei Baill. Fam. MoraceaeFihamy2 (1,9)Antirides et anti tâchesEcorcesA râper, à appliquer au visage après l’accouchement
16. Panicum spergulifolium A.Camus Fam. PoaceaeAhidraty1 (0,9)Douleurs abdominalesTiges et feuillesEn décoction, à boire à volonté après l’accouchement
17. Pouzolzia gaudichaudii Leandri Fam. UrticaceaeLahivozake1 (0,9)Anti-infectieux et antipyrétiqueTigesA râper puis en décoction, à boire à volonté après l’accouchement
18. Securinega capuronii Leandri Fam. PhyllanthaceaeHazomena1 (0,9)AntihémorragiqueTigesA râper puis en décoction, à boire à volonté

Tableau 3 : Evaluation et comparaison de la liste des plantes médicinales évoquées par les femmes avec les données publiées dans la littérature

PlantesAuteursTitre de l’article ou de l’ouvrageConclusion des auteurs sur l’utilisation
1. Moringa oleifera Lam.
Senan et al.Anti-hypertensive effect of Moringa Oleifera Lam. Leaves decoction : a pilot studyL’étude a prouvé que la décoction de feuilles de Moringa Oliefera Lam est efficace dans la réduction de la pression artérielle.
Acuram LK et al.Anti-hypertensive effect of Moringa Oleifera Lam.Même conclusion
Fombang et al.Management of hypertension in normal and obese hypertensive patients through supplementation with Moringa Oleifera Lam leaf powder.La poudre de feuilles de Moringa Oleifera peut être utilisée comme hypotensive dans la gestion de l’hypertension.
Sindhu et al.Efficacy of Moringa Oleifera in treating iron deficiency anemia in women of reproductive age groupMoringa Oleifera est bénéfique pour les femmes enceintes, pour le traitement de l’anémie.
2. Paederia grandidieri Drake
Randrianarivony et al.Useful plants and tradition for pregnancy, child delivery and for post-partum care used by people living around Analavelona forest in South west MadagascarPlante médicinale utilisée également par les femmes durant la grossesse, pendant et après l’accouchement, dans la région du Sud-Est de Madagascar
Andriamparany et al.Effects of socio-economic household characteristics on traditional knowledge and usage of wild yams and medicinal plants in the Mahafaly region of South-western, Madagascar.Citée parmi les plantes médicinales de la région Mahafaly du sud-de Madagascar.
3. Ricinus Communis L.
Gallé et al.Quelques plantes employées dans le SudOuest de Madagascar Ethnobotanique / Monographies scientifiquesLa 1ère semaine après l’accouchement, les femmes effectuent un bain avec la décoction de feuilles de Ricinus communis. De tel bain est utilisé aussi pour soulager les douleurs (musculaies, pneumonie) et pour les « problèmes de fontanelle » (déshydratation aiguë) chez le nourrisson.
Makonnen et al.Antifertility activity of Ricinus communis seed in female guinea pigs.Ricinus communis possède un effet anti-fertilité chez les cobayes femelles.
4. Cedrelopsis grevei Baill. & Courchet
Gallé et al.Quelques plantes employées dans le SudOuest de Madagascar Ethnobotanique / Monographies scientifiques.La décoction de l’écorce jeune aussi appelée olikolike est bue après l’accouchement pour arrêter les hémorragies. Elle est également utilisée en bain, pour aider à nettoyer l’utérus
Razafindraibe et al.Medicinal plants used by women from Agnalazaha littoral forest (Southeastern Madagascar).Pour soigner les douleurs d’estomac( feuilles en décoction)
5. Ocimum canum Sims
Gallé et al.Quelques plantes employées dans le Sud-Ouest de Madagascar Ethnobotanique / Monographies scientifiquesLa décoction est utilisée chez la femme après l’accouchement
6. Leptadenia madagascariensis Decne
Gallé et al.Quelques plantes employées dans le SudOuest de Madagascar Ethnobotanique / Monographies scientifiquesDécoction des racines ou des tiges âgées proposée à la femme qui vient d’accoucher pour faciliter les lochies et nettoyer l’utérus et soulager les règles douloureuses. Déconseillée à la femme enceinte.
7. Catharanthus roseus (L.) G. Don
Gallé et al.Quelques plantes employées dans le SudOuest de Madagascar Ethnobotanique / Monographies scientifiquesLa décoction de la racine et le jus des feuilles fraîches sont utilisés pour soigner les plaies.
8. Cocos nucifera Linn
Esquenazi et al.Antimicrobial and antiviral activities of polyphenolics from Cocos nucifera Linn. (Palmae) husk fiber extractAnti infectieux. L'extrait aqueux obtenu à partir de la fibre de noix de coco et les fractions de la chromatographie d'adsorption ont révélé une activité antimicrobienne contre le Staphylococcus aureus.

Les résultats de la présente étude ont montré que plus de la moitié des femmes enceintes interrogées avaient rapporté utiliser des plantes médicinales durant la grossesse et après l’accouchement. Toutes les catégories sociales, mariées ou non, éduquées ou pas, tous les groupes d’âge, vivant en milieu urbain ou rural utilisaient des plantes médicinales à diverses proportions. Sauf que les effets de la majorité de ces plantes utilisées sur la santé de la mère ou du fœtus n’ont pas été encore élucidés du point de vue toxicologique et on ignore leur efficacité et on ne peut pas ainsi garantir leur  innocuité [7, 9]. La place de la femme dans l’utilisation, l’identification, le choix de ces plantes semble être de tradition. Certains auteurs ont conclu que si les femmes ne sont pas les réservoirs de connaissances de plantes médicinales, dans tous les cas, elles étaient plus familières aussi bien aux terrains qu’à l’identification des plantes et à la valeur médicinale de la flore locale que les hommes [25, 29]. Les femmes interrogées lors de la présente étude utilisaient des plantes pour faciliter l’accouchement, nettoyer l’utérus et le fœtus, prévenir et traiter les infections, renforcer l’organisme et entretenir la peau. Ces mêmes utilisations ont été relatées par les femmes en Afrique. A titre d’exemple, Malan et al., disaient que la plupart des femmes enceintes recourent à la médecine traditionnelle pour assurer le développement du fœtus et faciliter l’accouchement [10]. En Lusaka, Zambie,  selon Banda et al., les femmes utilisent les plantes médicinales pour faciliter la délivrance (22 %), et pour nettoyer les fœtus (12%) [12]. L’affirmation a été renforcée par la publication de Peprah et al., dans l’historique de l’usage de plantes médicinales par les femmes enceintes, où les femmes du milieu rural de Ghana avaient déclaré : « Nous sommes rien sans herbes »[29]. Il était en effet constaté, après évaluation des plantes citées par les femmes de la présente étude, que l’utilisation de huit plantes sur les dix huit citées ont pu être confirmées dans la littérature et les indications, modes de préparation et d’administration étaient similaires aux dires des femmes de la présente étude. D’ autres plantes figuraient dans la liste des plantes connues, même si nous n’avions pas trouvé d’articles rapportant leurs utilisations par les femmes en période de maternité. Le Moringa oleifera Lam. était la plante la plus fréquemment citée par les femmes dans cette étude pour soulager les sensations de vertiges et l’hypertension. Le Moringa est l’une des plantes médicinales la plus étudiée dans la littérature. C’est une plante aux multiples propriétés. En plus de son pouvoir nutritif unanimement reconnu, son utilisation pour réduire la pression artérielle, comme les répondantes l’ont évoquée dans la présente étude, a été confirmée dans la littérature. Plusieurs auteurs tels que Acuram LK et al., Senan et al., et Fombang et al., avaient rapporté également l’effet anti-hypotenseur du Moringa oleifera Lam. [30, 31, 32] et la plante semble également être efficace pour traiter l’anémie Sindhu et al. [33], d’où sa propriété de fortifiant évoquée par certaines répondantes.

L’effet bénéfique du Moringa oleifera Lam a été confirmé par plusieurs auteurs, en particulier son introduction dans la lutte contre la malnutrition,  en rapportant  que cette plante est le plus bon marché et le plus crédible alternative pour pourvoir de bonne nutrition [34, 35, 36].  Non seulement l’arbre Moringa Oleifera est extraordinaire du fait que toutes les parties de l’arbre sont utiles mais l’aspect le plus étonnant de l’arbre est sa très haute valeur nutritive. Les feuilles sont sources de vitamine A, vitamine B, vitamine C et autres minéraux [34]. Les feuilles étaient la partie la plus utilisée soit brutes et en décoction soit sous forme de poudre. Toutefois, malgré les nombreux autres effets positifs du Moringa oleifera Lam pour la santé, (anticoagulant; antidiabétique, anticancéreux potentiels, anti-inflammatoires, antimicrobiens, antioxydant), des chercheurs qui l’ont testé sur des rats de laboratoire,  ont rapporté également son action contraceptive probable  et émettaient des réserves quand à son utilisation chez les femmes enceintes. Les auteurs avaient conclu que les feuilles de M. oleifera peuvent ne pas être sécuritaires à la conception et pendant la grossesse [37, 38].

La seconde plante la plus citée par les répondantes, le Paederia grandidieri Drake, a déjà été identifié par des chercheurs (Gallé et al.) à Madagascar dans leur recensement de plantes médicinales sans donner de précisions sur leurs effets ni indications précises sur la santé reproductive des femmes [39]. Randrianarivony et al., et Andriamparany et al., ont évoqué l’utilisation et l’effet bénéfique du Paederia grandidieri Drake de la famille Rubiaceae comme plantes médicinales [16, 23]. Cette plante est très utilisée par les femmes de la région du sud-ouest de Madagascar pour des soins prénataux, les feuilles en décoction administrée par voie orale [23]. Dans la présente étude, le Ricinus communis L., troisième plante la plus citée, était utilisée comme myorelaxant. En décoction, les feuilles et tiges de Ricinus communis L ou Kinagna étaient utilisées pour la toilette intime habituellement  avant et après l’accouchement. Gallé et al., ont rapporté que la première semaine après l’accouchement, les femmes avaient l’habitude de prendre un bain avec la décoction de feuilles de Kinagna (Ricinus communis) et que cette décoction des feuilles est utilisée également pour soulager les douleurs (musculaires, coups, pneumonie)[39]. Toutefois, Makonnen et al., en 1999, avaient émis des réserves quand à son utilisation chez les femmes enceintes car ils avaient identifié que le Ricinus communis possède un effet anti-fertilité chez les cobayes femelles [40].  Par contre, les femmes de la présente étude n’avaient pas mentionné que le Ricinus communis avait une activité anti fertilité et que cette plante est donnée aux femmes accouchées après la naissance de l’enfant et également pour faciliter l’accouchement avant la naissance de l’enfant comme, Gallé et al. et Makonnen et al., l’avaient rapportée [39, 40].  Les femmes enceintes de l’Asie du Sud-est avaient également cité l’utilisation de Ricinus communis (Boer HJ et al.) [41]. En usage externe, les fruits de Ricinus communis, par pression à chaud, sont utilisés pour fabriquer de l’huile (Oleum Ricin) pour les cheveux. L’huile de ricin est également utilisée en massage sur la fontanelle, dans le cas de « problèmes de fontanelle » (déshydratation aiguë) chez le nourrisson [39]. D’après la revue systématique de littérature menée par Scarpa A et al., les auteurs ont trouvé que l’huile de ricin est laxative, utilisée pour soulager de constipation aiguë et possède des propriétés pour soigner bien d’autres maladies [42]. L’activité anti-inflammatoire de l’huile de ricin a été relatée par l’OMS, dans le quatrième volume de monographie des plantes médicinales [43]. Mais l’huile de ricin semble être contre-indiquée aux femmes enceintes avant la 40ème semaine de gestation pour éviter le risque d’accouchement prématuré. Elle risque d’accélérer le travail [42]. Aucune publication scientifique n’a été trouvée sur l’utilisation de Cissus Bosseri Desc  de la Famille de Vitaceae par les femmes. Par contre, le Cedrelopsis grevei ou Katrafay, citée en cinquième position de fréquence par les femmes enceintes interrogées, son écorce, préparée en décoction, était bue pour nettoyer l’utérus et également comme fortifiant. Le bain de la décoction des feuilles est aussi utilisé pour soulager les douleurs (musculaires, coups, pneumonie) ainsi que pour la toilette intime. Cette mode d’utilisation a été mise en lumière par des auteurs tels que Razafindraibe M et al., Gallé et al., dans leur étude respective [6, 39]. Outre l’usage comme antihémorragique [37] et anti-acidité gastrique (douleur d’estomac) [6] du Cedrelopsis grevei Baill. & Courchet, cette plante a été utilisée comme fortifiant par les femmes enceintes. Dans la publication de Randrianarivony TN, la plante Cedrelopsis grevei était la plante médicinale la plus fréquemment citée par la population d’étude de la partie Sud-est de Madagascar [24]. Les femmes enceintes de cette étude avaient cité les mêmes indications, antiémétique et anti-nauséeux que celles trouvées dans la littérature pour l’Ocimum canum Sims, sixième plante la plus citée dans cette étude. [37]. Selon Gallé et al., les feuilles de Ocimum canun servent à réaliser des inhalations en cas de maux de gorge et la décoction est utilisée chez la femme après l’accouchement [39]. Dans le même ouvrage, Gallé et al. décrivaient le Leptadenia madagascariensis Decne utilisé en décoction des racines ou des tiges âgées et proposé à la femme qui vient d’accoucher pour faciliter les lochies et nettoyer l’utérus et il est utilisé également pour soulager les règles douloureuses. Cette plante est toutefois déconseillée à la femme enceinte. Les  femmes de cette étude utilisaient cette plante en usage externe uniquement. Elles avaient l’habitude de se doucher avec l’eau de décoction, après l’accouchement, en tant qu’anti-infectieux [39] Les femmes enceintes interviewées dans la présente étude avaient également déclaré utiliser de décoction préparée à partir de l’écorce de la noix du Cocos nucifera Linn comme antiseptique. En effet, d’après Gallé et al., l’extrait aqueux obtenu à partir de la fibre de noix de coco a révélé une activité antimicrobienne contre le Staphylococcus aureus [44]. Nous n’avions pas pu vérifier par la littérature, l’utilisation des dix autres plantes citées dans cette étude .

La présente étude avait quelques limites : elle était menée dans quatre districts de la région d’Androy et les résultats obtenus peuvent ne pas être généralisables. Mais puisque la population Malagasy a l’habitude d’utiliser des plantes médicinales, il est fort probable que des espèces de plantes similaires soient utilisées par les femmes des autres régions mais cela est à confirmer par une étude future plus élargie. Comme il s’agissait d’une étude descriptive transversale basée sur l’inventaire de ce que les femmes enceintes ont l’habitude d’utiliser comme plantes médicinales, les résultats peuvent souffrir de manque de preuves scientifiquement reconnus notamment concernant les effets négatifs de ces plantes sur la santé du fœtus et celle de la mère. Les produits à base de plantes sont habituellement considérées comme sains car ils sont naturels mais il n’est pas prouvé que tout ce qui naturel est toujours inoffensif pour la santé.

Conclusion : Madagascar est connu pour la richesse de sa biodiversité. L’utilisation de plantes médicinales par les femmes est bien documentée pour certaines aires géographiques. Cependant de nombreuses espèces de plantes médicinales sont peu étudiées et les effets tératogènes sur le fœtus sont encore non élucidés. Bien que les femmes interviewées n’aient pas rapporté des effets négatifs de ces plantes sur leur santé, on en sait peu sur leur sécurité pendant la grossesse. Ces plantes sont –elles inoffensives pour les femmes et les fœtus ? [45] ou courent-elles des risques inutiles en les prenant ? [46].

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